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Biography.

Jackie Palmer est un chef de meute nouvelle vague du genre féminin à la voix blanche. Son petit côté bonhomme se pare d’une chevelure lisse interminable et d’une mue étrange. Elle a la grâce du chaos, un instinct dévorant, une poésie crue, le raffinement d’un animal indomptable à la crinière bien peignée dans son costume de flanelle.

Elle s’appelle Sandra Nicolle. Deux filles habitent son nom et son prénom.
Alors comme ça faisait un peu trop, la nature lui a fait don d’une tessiture grave, un grain androgyne d’une douceur envelop- pante et naturelle qu’elle harmonise avec sa basse.
Tiraillée, ballotée entre une féminité tirée au cordeau et sa fièvre intérieure, elle libère son grain de voix androgyne, une prosodie lascive qu’elle harmonise naturellement avec sa basse sur des rythmes binaires et tranchants. Jackie Palmer est un paradoxe, les mots disent vrai, les sons fabuleux, Jackie Palmer c’est de la cold-wave bi-polaire.
Ici tout est composé à la main dans une joyeuse soli- tude, protectrice, bienfaisante. Cette basse souffle une mélodie charnelle aux odeurs de lichen, les boîtes à rythmes minimales font danser la lune, les guitares léthargiques croisent et embrassent les rayons synthétiques qui diffusent une lumière crépusculaire.
Jackie Palmer chante comme elle parle. C’est direct, un rêve qui surgit, une déclaration, une nécessité, c’est l’art brut des mots musicaux jetés sur la peau. Alors elle s’imagine le film et la passion violente de Marc & Louise sur un bateau et elle se répète sans fin qu’ailleurs c’est pareil qu’ici. Au réveil, dans une course épileptique elle ouvre Des portes fermées, blindées, cachées, vitrées ou battantes pour trouver une issue et finalement elle échoue Sur le sable la gorge sèche, les mots ont soif, elle ne peut plus bouger, jette l’éponge et se laisse submerger par la vague d’un rock progressif et choral.
Jackie Palmer est une fille de 26 ans qui entend le vent, porte des manteaux de fou rire, et des souliers d’argent qui s’écaillent. On garde toujours les traces des poèmes qu’on écrivait à 16 ans au lycée de La Rochelle. Souvent elle caresse le souvenir des moments de complicité avec sa mère et ses sœurs assises au bord du lit dans une chambre en Bretagne. Elevée et lovée par une bande de filles, compositrice funambule et sans filtre, électrisée par l’énergie de ses camarades de scène : Vanessa Eldoh (guitare), Johana Wedin (Synthétiseurs), Cléo Bigontina (basse), et Emilie Rambaud (Batterie).
Il y a des morceaux qui se créent en état d’urgence, c’est une question de survie. Quand l’obsession la tourmente et gratte un peu trop fort, elle vient nous parler face à face, scande les mots d’amour dans une langue frontale, rapproche son visage et balance d’un coup Me regarde pas comme ça, une déclaration à l’état de nature et un titre qui met ses amis mal à l’aise parce qu’on y entend le courage et le réalisme de ses pulsions.
Elle dit que sa musique lui apprend à voir les choses, au vol on attrape ses mots, on glisse le long de ses cheveux de lin, on titube shooté par ses pulsations indolentes et musclées qui nous traversent pour toucher un point bien précis dans le thorax. C’est de l’énergie, vaporisée de mystère, une mini-boîte de nuit qui vous hante, nommée Jackie Palmer.

AURÉLIE SFEZ